On te sent pas totalement
satisfait du résultat...
Faux. L'album sonne plutôt
bien, même si j'ai quelques regrets sur certaines orchestrations
ou maquettes que l'on a abandonnées en route. Il est plus divers
que ce que j'espérais faire. Et puis, c'est le papa du prochain.
Le voyage continue...
Tu n'aimes apparemment pas
t'attarder sur ta formation de pianiste classique...
Je suis effectivement diplômé
du conservatoire. La connaissance est là. Mais ce n'est pas ce qui
ressort de l'album. L'oreille due au solfège peut rapidement devenir
un inconvénient. Celui de ne plus oser dans le non-mélodique.
Heureusement, mon batteur Marcus Bell et mon guitariste Jean-Daniel Glorioso
m'apportent la spontanéité nécessaire.
D'où te vient ce goût
prononcé pour l'écriture ?
Je m'y suis mis à 16 ans.
En première, j'ai eu un excellent prof, le genre de personne qui
te fait aimer les mots. J'ai commencé à apprécier
les textes et écrire tous les jours des lettres ou des chansons.
Ecrire est un véritable accomplissement de soi. Tu peux tout exprimer
par la plume. Désormais, je ne passe plus une journée sans
une ligne...
Tes textes sont empreints
d'un certain pessimisme. Saez est-il un romantique torturé ?
Ce n'est pas une expression que
j'aime à la base. Si c'est vraiment ce qui ressort de mes textes,
je préfère le mot mélancolique. Dans la vie, il est
vrai que je suis quelqu'un de pessimiste. Mes yeux s'attardent toujours
sur le moir, c'est maladif. Même dans le beau, je trouve de la tristesse.
La presse compare régulièrement
ton style à celui de Noir Désir, assumes-tu ?
Je n'ai jamais écouté
Noir Désir, hormis les singles diffusés en radio. J'étais
plus branché Mano Negra ou Mano Solo. Mes potes qui connaissent
bien ne m'ont jamais fait la remarque. Nous ne parlons pas de la même
chose avec Noir Désir. Le seul point commun, c'est que nous faisons
du rock tous les deux.
Quel souvenir gardes-tu de
ta première scène ?
Ca se passait aux Arènes
de Nîmes. Je jouais acoustique, en première partie de Massive
Attack. Les gens n'étaient pas venus pour moi. J'y suis allé
et je l'ai fait sans vraiment me rendre compte. Finalement, l'accueil a
été bon. C'était grand. Le genre de truc qui te donne
envie de remettre ça...